LA MARCHE SANS LAISSE
Pour les citadins, la marche sans laisse est quasi impossible. Pourtant, c’est le comportement le plus naturel qu’il soit. Commencer à apprendre au chien la marche en laisse avant même qu’il sache suivre son humain librement et spontanément est bien dommage car nous pervertissons la relation entre l’humain et son chien et nous ne facilitons pas la mise en confiance. Idéalement il faut que l’animal suive son humain sans hésiter, la laisse n’étant qu’un outil qui le met en sécurité et non celui qui l’oblige à suivre son conducteur.
Or bien souvent, le chiot, le chien, vit d’abord la marche en laisse avec tous ses défauts et en subit souvent un stress permanent. En conséquence, dès qu’il est libéré, le chien n’a qu’une envie, courir, se détendre et se tenir le plus loin possible de ce qu’il subit : la laisse et l’humain qui la tient. Il faut donc rétablir la confiance, et aider le chien à accepter la remise en laisse sans stress et même avec envie, en tant que promesse de balade avec son compagnon humain.
Si le chien ne connait que la marche en laisse, il faudra parfois bien du temps et de la patience pour que cette marche sans laisse naturelle se réalise sans escapade du toutou libéré. Les outils de l’éducation bienveillante seront alors bien utiles : voix, geste, regard, friandise… mais aussi le touche (ma main), le clicker etc… pour persuader le candidat à l’évasion à demeurer aux cotés de son ancien geôlier. L’humain devra alors faire montre d’un grand talent de persuasion, de séduction, d’humilité et de patience pour reconstruire ce lien invisible que la laisse avait rompu.
Il faudra peut-être pendant quelques temps travailler en longe lâchée, c’est-à-dire non tenue. Ainsi le chien est libre de ses mouvements, mais sous contrôle en cas de, ce qui permettra de rassurer l’humain et donc de le détendre pour savourer pleinement cette nouvelle expérience.
Et ainsi toutes ces techniques vont aider à motiver, encourager et récompenser les premiers pas hésitants du binôme libéré de la laisse et de ses effets parasites.
Si par bonheur, le chiot peut être mis hors de la maison sans danger pour une promenade en totale liberté, il ne faut pas hésiter : âgé de quelques semaines, le chiot ne s’aventure jamais loin de l’adulte qui le sécurise. C’est le moment idéal pour renforcer cette tendance naturelle en lui procurant beaucoup de plaisir lorsqu’il suit son humain. Encourager d’une voix enjouée, du geste en battant des mains, en s’accroupissant pour qu’il puisse voir le visage souriant puis progressivement au fil des jours, adopter une démarche plus sobre en maintenant le lien par la voix est une expérience à ne pas rater si le cadre de vie s’y prête. C’est une chance qu’il faut saisir sans faute, car les bonnes habitudes prises dès le plus jeune âge ne s’oublient pas.